Le feu est un phénomène complexe qui occupe une place particulière tant dans l’imaginaire collectif que dans nos sociétés contemporaines, il incarne à la fois la puissance destructrice et la force régénératrice. Lorsqu’une forêt brûle, c’est toute la matière vivante qui semble disparaître, laissant derrière elle un paysage sombre et désertique. Pourtant, pendant l’incendie, des nutriments sont libérés dans le sol, permettant aux plantes de germer à nouveau, certaines d’entre elles ont même besoin de celui-ci pour survivre. Lorsqu’un peuple se révolte, le feu est utilisé comme moyen de protestation. Figure de la résistance, il incarne la colère et le désir d’un changement radical et immédiat. En détruisant, il ouvre la voie à la reconstruction et à la possibilité du changement.
Comme pour marquer le passage d’un état à un autre et la vie qui reprend, la cendre présente sur les murs révèle une faune et une flore luxuriantes. Des peintures sur métal de plantes pyrophytes et pyrophiles, espèces auxquelles l’artiste s’intéresse pour leur prospérité suite au passage du feu, sont traversées par un jeu optique d’apparition et de disparition et viennent souligner l’impermanence des choses. De mystérieux animaux se fondent dans la masse noire ou dans la nuit, un temps où de nouvelles opportunités ou possibilités peuvent surgir. Ce jardin devient alors le réceptacle d’un écosystème qui semble incarner les cycles de régénération naturelle (capacité de la nature à se reconstituer spontanément suite à une destruction) et que l’artiste transpose à la société humaine. […]
— Mya Finbow, commissaire de l’exposition
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