Zoo galerie présente
RUST NEVER SLEEPS
Une exposition de
BRUNO PEINADO
du 8 avril au 20 mai 2006
Figure de la scène artistique des années 2000, Bruno Peinado, jeune montpelliérain post-diplômé à Nantes en 1993, revient à la Zoo Galerie pour la seconde fois avec une exposition personnelle — après celle, inaugurale, du nouvel espace de la galerie en 1998. Retour aux sources après une série d’expositions au Palais de Tokyo, au Migros Museum de Zurich, chez Parker’s Box et au Swiss Institute de New York, ainsi qu’en ce moment même dans Notre Histoire présentée au Palais de Tokyo et à la galerie Continua à San Gimignano.
Procédant par réappropriation d’images et de signes mass-médiatisés, Bruno Peinado opère toujours une métamorphose de ces derniers : inversion, détourage, agrégation, recontextualisation… les techniques sont presque aussi nombreuses que les objets utilisés.
Mêlant les médiums les plus divers, adjoignant à ses dispositifs picturaux des boules à facettes, des néons et des miroirs, Peinado pratique un dialogue des pièces qui est avant tout un dialogue ouvert au spectateur, qui peut se sentir chez lui, entouré de tous ces éléments familiers. L’œuvre de Peinado réfracte ainsi les reflets du monde. Basé sur le principe de la contamination mutuelle des éléments utilisés, ce travail s’inscrit dans ce que l’on pourrait qualifier d’esthétique du divers, un perpétuel mélange—des couleurs, des formes, des signes—qui s’érige pourtant aujourd’hui en un style bien particulier, parce que fondamentalement anti-pur.
La basse résolution s’affirme alors comme la norme de ces images séduisantes mais dont les couleurs se font baveuses dans les coins… Un envers du miroir des signes-stars dont le maquillage commence à couler en fin de soirée. Avec le composite comme marque de fabrique, ses pièces relèvent d’une tactique poétique de la digestion, à l’image de son fameux Bibendum black, ogre dévoreur de symboles ou de son cheval de Troie à la surface miroitante qui absorbe puis répercute les formes fragmentées de tout ce qui se trouve alentour. Alentour il y a les spectateurs bien sûr, la société worldwidisée, mais aussi l’histoire de l’art.
De ces détournements de formes se détache le fondamental, comme dans cette Vanity Flightcase, créée pour le Swiss Institute en 2005 et réactualisée ici pour sa première présentation en France.
Thème classique s’il en est, la vanité est revue selon des procédés chers à Peinado tels que la transformation en boule à facette et le mouvement rotatif de la pièce, ainsi que la flagrante dissemblance du socle avec son motif, puisque c’est une malle de voyage noire qui en fait office.
Posée verticalement, elle élève le motif de la vanité vers la lumière d’un spot et le rend sublime, comme désirable, à l’instar d’un go-go dancer silencieux et terrifiant. La mobilité et la vitalité toutes festives du crâne contrastent singulièrement avec la mort annoncée, tout comme l’hommage au minimaliste Mc Cracken par un artisan de la prolifération déjoue avec humour nos attentes par rapport à un tel type de reprise. Ou comment réussir un détournement de fond.
Bruno Peinado est représenté en France par la galerie Hervé Lœvenbruck, Paris.