Minds
Une exposition de
Pierre Vadi
Du 17 mai au 28 juin 2008
Troisième étape française de la saison pour le suisse Pierre Vadi qui, après Le Spot au Havre (automne 2007) et Le Crédac à Ivry (25/01_30/03), vient recréer des parcelles de ses limbes interstellaires dans l’espace de Zoo galerie. Depuis maintenant plus de dix ans, les expositions de Vadi se présentent comme des combinatoires d’objets où les répliques de résine, silicone ou glucose d’éléments réels dialoguent avec des sculptures aux apparences plus indéterminées, proches de ce que l’on imagine être des lambeaux de paysages.
Si le titre de l’exposition fait plus référence à la bd éponyme de Dave Sim qu’à une quelconque intelligence extraterrestre, il est tout de même ici question des rapports que l’homme entretient au paysage infini qu’est le cosmos. Changement d’échelles, déplacements visant à l’incongruité, translations des matériaux durs aux matières souples, tout concourt chez Vadi à une esthétique de l’inquiétude, au travestissement du réel en un parallèle trouble.
L’observatoire astronomique de Potsdam réduit en terre cuite, des ciels sphériques de plastique noir froissé et perforé tournant sur eux-mêmes, néant cosmique fait de plis et de trous éteints, des troncs d’arbres abattus dont la résine transparente en fait un écho fantômatique aux forêts enchantées autant qu’aux angoisses de castration chères aux psychanalystes, épars, des disques de meuleuse en résine polyester aux couleurs psychédéliques … Les pièces de Pierre Vadi ainsi assemblées semblent écrire un méta-texte d’anticipation poétique et désespérée que ponctue élégamment la bande-son composée par Francis Baudevin et Christian Pahud. L’exposition vaudrait ainsi pour promenade au cœur de la désorientation du monde moderne, à la manière d’un vertige pascalien.
Pierre Vadi est représenté par la galerie Evergreene, Genève, et la galerie Triple V, Dijon.
Cette exposition a reçu le soutien de Pro Helvetia.