ET DIXON
Une exposition de
Mark Geffriaud
avec la participation de Alex Cecchetti, Yves Geffriaud, Yoann Gourmel et Elodie Royer, Géraldine Longueville, Raimundas Malasauskas, Charles Mazé et Coline Sunier, Aurélien Mole, Bruno Persat.
du 10 avril au 15 mai 2010
Télécharger le dossier de presse ici :MarkGeffriaud.pdf
L’on retrouve Mark Geffriaud après deux apparitions dans des expositions collectives à Zoo galerie — Speed Dating 2 en décembre 2007 et Effondrement de l’onde de probabilité à la rentrée 2008 — pour sa troisième exposition personnelle en France, après un module au Palais de Tokyo (2008) et un passage remarqué à la galerie gb agency l’an dernier.
Son intérêt pour l’iconographie et la traversée des idées en images se dévoilait déjà dans Les Renseignements Généraux (dont l’une des occurrences fut présentée lors de Speed Dating 2), un projet de livre aux formes aussi multiples que son nom peut le laisser présager, passant des tirages argentiques encadrés à la série de fascicules imprimés chacun à un seul exemplaire. Un livre sans texte, conçu sur le mode de l’association d’images par jeu de correspondances formelles et abordant déjà la question du fragment aujourd’hui prépondérante dans l’œuvre de Mark Geffriaud.
Quant à Et Mason et Dixon, il s’agit d’une double exposition, dont le pendant se déroulera à la galerie Manet de l’Ecole des Beaux-Arts de Gennevilliers. Charles Mason et Jeremiah Dixon, astronome et géomètre anglais envoyés en Amérique en 1763 pour y tracer la frontière entre Nord et Sud, sont aussi les héros du roman éponyme de Pynchon, Mason & Dixon, paru en 1997. Cette fameuse ligne marque l’importance de la représentation du monde sur le monde lui-même. Mark Geffriaud produit un papier peint qui court du mur de droite de Zoo galerie au mur de gauche de la galerie Manet. Composé de la répétition de documents affichés sur le mur de son atelier, ce panorama imprimé, loin de dessiner une quelconque chronologie, tient plutôt de la table des matières, annonçant un ensemble possible dont on ne percevrait ici que des parties. Cette exposition se donne à la manière d’une préface, écrite a posteriori mais placée en première page. Une ligne de pensée est parcourue à rebours, démontée, mise en pièces. Avec l’aide d’artistes et de commissaires invités, ces miettes sont rassemblées en de nouveaux ensembles, constituent de nouveaux fragments, comme des morceaux d’un vase brisé qui seraient fabriqués avant le vase lui-même. »Chaque détail forme un tout et le tout, non pas un monde, mais la représentation globale du monde. »
1 Thierry Guichard, »Mason & Dixon », in Le matricule des anges, n°304, avril-mai 2001.
« L’écriture collective de l’exposition s’inspire de celle pratiquée par le groupe de mathématiciens Bourbaki, pour qui le relais ou l’acte de passer la main participait à la matière même qu’ils entendaient travailler (la théorie des ensembles étaient l’un de leurs sujets de prédilection).
Une table des matières a d’abord été rédigée suivant le fil de mes associations d’idées. Cette ligne a été ensuite coupée en chapitres, sous-chapitres… dont les titres sont devenus ceux des différentes propositions qui seront présentées dans l’exposition. Les collaborations,de natures très diverses incluent la participation d’artistes, photographe, graphistes, commissaires, écrivain, d’amis, de mon père.
L’idée générale consiste à faire de chaque segment d’une ligne de pensée le pré-script d’une proposition autonome, de manière à ce que tous ces fragments précédent en quelque sorte la (re)constitution de l’ensemble (comme si l’on s’essayait à modeler des morceaux individuellement avant de procéder à l’assemblage de la poterie qui n’a jamais été brisée).
Enfin cela provient de ma conviction que l’on ne fait jamais les choses seul, que notre pensée est inséminée par la pensée des autres, que les coïncidences sont une autre manière de regarder ce qui arrive, et que tout cela est pour le mieux. »
Mark Geffriaud.
Photos de l’exposition : Bevis Martin & Charlie Youle.