Zoo Galerie présente
Etre-là
une exposition de
Morgane Tschiember
sur une bande sonore de Simon Ripoll-Hurier
du 27 janvier au 24 février 2007
Peindre de toutes les façons possibles, peindre l’abolition de la peinture dans l’objet, peindre sous toutes les formes… Qu’elle photographie, filme, sculpte ou installe, Morgane Tschiember explore et explose la picturalité dans une œuvre aussi dramatique que sexy.
Lauréate du Prix Paul Ricard en 2001, cette collaboratrice occasionnelle d’Olivier Mosset expose depuis 1998 de Quimper – d’où elle est originaire – à Anvers, en passant par Munich, Neuchâtel (galerie Une), Londres (Frieze Art fair) ou Paris (FIAC, Galerie Martine&Thibaut de La Châtre) – où elle réside principalement.
Etre-là résulte de la troisième invitation faite à l’artiste par Patrice Joly, après l’exposition Sol Système – co-curatée avec Jean-Max Colard et présentée à Brest durant l’été 2006 – et les deux premiers volets de Zones Arides – au Lieu Unique et à la Fondation Paul Ricard de novembre 2006 à janvier 2007. Entre deux monstrations de Parallèles, sa grand-route, monumental coup de pinceau dans le paysage – qu’il soit le désert clos de Zones Arides ou l’urbanité de l’espace de la Biennale de l’Estuaire, Morgane Tschiember poursuit son escale nantaise avec un solo-show à Zoo Galerie.
Etre-là, donc, comme une présomption espiègle et une constatation fallacieuse faite au nez et à la barbe du spectateur. Etre-là, sous la forme d’un double tryptique, miroir trouble où s’inversent les faux-semblants, nous accueille pour mieux nous perdre en son sein. Etre-là quand la boîte de nuit se mire dans la boîte crânienne, quand les projections vidéos de spots tournoyants font face au miroir de l’âme, ces plaques de verre noir qui, sous couvert d’absorption de la lumière nous rejettent en fait notre sombre reflet.
Dans cette installation in situ, Morgane Tschiember défie le châssis pour nous proposer une incursion au cœur de la spatio-temporalité picturale, démultiplication de notre image qui pénètre en ombre dans la vidéo et en lumière dans les miroirs. Appel biaisé à un décloisonnement de la conscience des visiteurs, Etre-là est un voyage immobile et simultané des deux côtés du miroir. Apparemment là et pourtant déjà ailleurs, nous sommes perdus entre l’espace coloré chatoyant de la projection et le temps mort de la réfraction. C’est alors que le son vient envelopper les anomalies de vision qui nous assaillent, notre image se fait fragile, irréelle ; quelle était la formule déjà ? Morgane Tschiember nous entraîne dans sa métaphysique des leurres pour une oscillation éphémère entre non-être et néant. Exit.
Morgane Tschiember est représentée par la galerie Hervé Loevenbruck, Paris.