Zoo galerie présente
INDEED
une exposition de
Pascal Poulain
Du 16 novembre au 20 décembre 2002
Après avoir réalisé une série d’expositions dans la région de Lyon où il a étudié les beaux-arts, (Manager de l’immaturité, Le Magasin, Grenoble, janvier 1999, Morphingeneva active art work 1, galerie Mire, mai 1999, Genève), Pascal Poulain effectue un post-diplôme dans cette même école suivie d’une résidence au Japon (Yokohama, janvier 2000), d’où il revient avec de nouvelles images qui enrichissent son vocabulaire formel ; on les retrouvera disséminées par la suite à travers une autre série d’expositions dans la région rhônalpienne : Passeurs, le Rectangle, été 2000, Lyon ; Dreams can be imported , BF 15, Lyon, juin 2000 ;Mabétonneuse ton avion son car, Art 3, Valence, déc. 2000 ; We’re gone, la salle de bains, septembre 2001.
Au fil de ses expositions, le jeune artiste lyonnais a élaboré une solide réflexion sur le statut de l’image et ses divers procédés de mise en œuvre au service d’un public qu’il souhaite résolument interpeller. Procédant par installations dans lesquelles l’image se trouve prise dans des dispositifs qui la font résonner avec l’échelle du lieu (à Valence le dispositif présentait un “bus” imprimé à l’échelle 1/1 sur une bâche en poliane), le système de Pascal Poulain opère une mise à distance des éléments de la représentation de même qu’il inquiète le spectateur dans son rapport à la réalité. Ce dernier est de plus en plus prisonnier d’un système de réitération des signes aussi univoque que redondant : un des objectifs du travail de Poulain est de l’aider à y voir plus clair en multipliant les mécanismes de déplacement de la vision : ainsi de l’image publicitaire, qui, ramenée à des formats plus modestes trahit des schémas sous jacents et banalise, voire ridiculise ses efforts de séduction. Cette surexposition des mécanismes de l’image auquel il se livre n’a d’autre but que de redonner un peu de liberté à un visiteur qui, une fois franchi le seuil de la galerie, se retrouvera à nouveau pris dans l’écheveau infernal de la surabondance des signes.
À Zoogalerie, la pièce principale, à mi-chemin entre le wall painting et l’imagerie industrielle, barre toute la surface latérale de la galerie : on a du mal à discerner le motif, qui se révèle être un énoncé affirmatif, un grand YES que le visiteur doit s’efforcer de recomposer mentalement pour compenser le manque de champ. Cette sorte d’énorme approbation composée d’une juxtaposition de motifs en zip évoque une adhésion généralisée au “système” (marchand, artistique, événementiel) tout en soulevant autant de questionnements quant à la forme de cette adhésion. Cette dernière se double d’un acquiescement à l’espace, bien réel cette fois-ci, comme un espèce de corps à corps avec l’architecture. Plus qu’une pièce in situ, cette réalisation implique un va-et-vient perpétuel entre principe d’adhésion/abandon au contexte, et désir d’appropriation du lieu, telle une effraction sublimée de la scène artistique. D’autres pièces déployées dans l’espace jouent de leurs proportions plus modestes et de leur statut incertain pour créer une circulation inédite et subtile du regard.