Zoo galerie présente
I’ll be your mirror
Une exposition de
Pierre Ardouvin & Anne Brégeaut
Du 12 janvier au 16 février 2008
Si ce qui réunit les œuvres de Pierre Ardouvin et d’Anne Brégeaut est peut-être une certaine forme de mélancolie, elles n’en dégagent pas moins une grande fantaisie, aussi lucide que poétique.
On connaît généralement le travail d’Ardouvin pour être un juste mélange d’esthétique domestique et de romantisme punk, s’incarnant dans des objets d’un quotidien absolument pas transcendé. Qu’il élague un sapin synthétique (Elagage, 1995) ou écrive le mot Amnésie (2005) avec ces affreuses fleurs de plastique qu’on trouve au cimetière, le feu de son Soleil couchant (2005) n’est jamais que le fruit d’un tube fluo posé au bas d’un rond de plexiglas orange, et ne s’en cache surtout pas.
L’œuvre d’Anne Brégeaut, encore largement méconnue, est, par-delà sa diversité formelle, régulièrement ponctuée d’images aquarellées, détails d’une vie que le gros plan laisse en suspend. Tendu entre nostalgie et fragilité brute, son univers évoque point par point, à la manière d’un tricot sans cesse repris et reprisé, ces micro-fissures qui tissent la vérité de notre relation au monde. En témoigne la série Mon nom, dont quelques vingt-trois gouaches viennent ici saisir un portrait provisoire de l’artiste par les détails auxquels elle s’attache.
Pour I’ll be your mirror, Anne Brégeaut présentera en outre une vidéo d’animation réalisée à partir de ses gouaches, ainsi qu’une sculpture d’angle, hommage à la place du cancre à l’ancienne. I’ll be your mirror, petit miroir gravé de Pierre Ardouvin fera le lien de manière évidente entre les œuvres de chacun, tautologie tout autant qu’hommage au Velvet Underground, matrice de portraits à venir et présage de vérité pour qui s’y mirerait. Les installations d’Ardouvin font toujours image, une image aussi familière que décalée, que ce soit par la presque trivialité des matériaux employés ou l’onirisme de la vision ainsi créée. Le Salon, tout comme L’Abri (le vent nous portera) n’y échappent pas. Le premier, par la violence des significations qu’il porte et sa fulgurante évidence visuelle s’appréhende comme un flash, une idée survenant en pleine colère. Le second, déroutant comme une comptine d’enfant, nous retourne sur place. Pour son retour à Zoo galerie après ses expositions de 1996, 1997 et 1999, Pierre Ardouvin crée cette pièce monumentale qui investira le patio de Delrue comme un souffle de poésie pure.
Pierre Ardouvin est représenté par la galerie Chez Valentin, Paris.
Anne Brégeaut est représentée par la galerie Sémiose, Paris.