Une exposition de Wilfrid Almendra
Du 3 avril au 17 mai 2009
L’on connaît Wilfrid Almendra pour ses sculptures bien ficelées, au fort penchant narratif pourtant contrebalancé par une certaine dose d’abstraction (Wahiawa, 2004, Mister Bird Head, 2007), et son esprit frondeur face à des matériaux nécessitant plus qu’une bonne dose de travail: un véritable savoir-faire. Et c’est en effet la force du bûcheron couplée à la délicatesse de l’orfèvre, le maniement expert de la tronçonneuse tout autant que l’habileté au ciseau à bois, qui font tout pour que le passage de la nature à la sculpture s’effectue en douceur. Se frottant aux matières brutes (bois, cuir, métal, gravier…) comme aux plus galvaudées (céramique, fer forgé…) pour les ouvrager dans un mixte unique de sauvagerie lustrée et de sporstwear assumé (jeans, cuir…), Almendra joue du muscle pour une épate sculpturale toute en finesse.
Pour & Return, son retour en fanfare à Zoo galerie (après deux participations aux expositions collectives It’s hip to be square en 2004 et Speed Datin’2 (Fast & Furious) en 2007), Wilfrid Almendra joue d’une fausse légèreté qui pourrait surprendre. Créant pour l’occasion un Placebo minimal, tenant plus du chassis de camion-benne que de la cartographie cosmique, Almendra nous offre une profondeur de champ qui n’existe pourtant qu’en surface, nous balaçant entre une esthétique quasi new age et des références à un voyage autrement plus terre à terre, celui des truckers et de leurs grosses machines. Le paysage se fait mental sous un casque dont la visière en céramique affiche la projection du tracé de la route suivie par l’artiste lors d’une de ses périgrinations, le crayon en reportant les cahots et les tournants sur la feuille posée sur son genou alors qu’il était au volant. Pendant ce temps, le makila, bâton de marche landais, se fait de plomb pour débrider notre imagination. De quoi nous embarquer pour une bonne virée au cœur de notre propre wild wild west.
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